Le Ministère de l'Education Nationale a dernièrement mis en avant l'intérêt des détecteurs de CO2 dans la lutte contre la propagation de la COVID19. La presse s'en est fait largement l'écho.
Par une lecture trop rapide, on serait amené à penser que le fait de détecter un certain seuil de CO2 permettrait d'éviter un certain seuil de présence d’aérosols chargé du virus SARS-CoV2 dans l’air. Aucune des communications sur le sujet ne fait de corrélation directe, car il n’y en pas.
Oui il faut aérer, car cela évite la concentration, non seulement du CO2 mais aussi d’autres polluants et de pathogènes potentiellement présents dans l’air que l’on respire. Mais il n’y a pas, sauf omission, de mesure qui comparerait la concentration de CO2 à la concentration du SARS-CoV2. En effet, on conçoit naturellement que la présence d’un agent comme le CO2 présent dans l’atmosphère à cause de la respiration des individus dans une pièce, est aussi renforcée ou diminuée par la pollution déjà présente ou venant de l’extérieur. À priori, cela n’a rien à voir avec le nombre de personnes porteuses du SARS-CoV2 présentes dans la pièce et la concentration de pathogènes qu’elles exhalent à ce moment là.
Donc bravo, s’il s’agit de mesurer un facteur comme le CO2 avec un appareil électronique pour indiquer qu’il faut aérer, mais attention, ces appareils ne mesurent pas la présence et la concentration de SARS-CoV2 dans l’air ambiant. On ne sait pas s’il faut aérer avant qu’il y ait trop de CO2 ou après et à quelle concentration de CO2.
Il n’y a donc aucune raison de se sentir protégé de la COVID19 par l’utilisation de détecteurs de CO2.